Espagne : 28 avril 2025, blackout !
Les raisons du blackout contiennent en elles la raison de l’absence d’explication officielle !
Le 25 avril 2025 vers midi, l’Espagne, une partie du Portugal et une petite partie du sud-ouest de la France ont été touchées par une coupure électrique géante. Un « blackout ». En France, la coupure a été brève grâce à la souplesse de nos centrales nucléaires.
15 jours après l’incident, il n’y avait toujours pas de cause officielle [1]. Les autorités ont eu beau privilégier le scénario d’une cyberattaque, que nenni.
Elles ont finalement démenti cette hypothèse (dommage, on aurait bien vu un nouveau « Célérus »). Le mystère reste donc officiellement entier. Cependant, [1] met sur la piste d’une autre hypothèse se concluant par « Les interrogations de l'autorité cyber-espagnole relancent et intensifient le débat sur la question de savoir si la dépendance du pays aux énergies renouvelables est responsable de cette panne. Le Premier ministre Pedro Sánchez, un défenseur de la décarbonation, rejette pour l'instant cette lecture de la situation. »
Car oui, l’hypothèse la plus probable découle directement des deux gros écueils des énergies que la bienséance appelle « renouvelables » mais qu’un ingénieur en charge d’assurer l’équilibre du réseau électrique préfèrerait sans doute qualifier d’« intermittente » :
Écueil technique :
- Ces énergies intermittentes induisent de fortes variations de production instantanée sur le réseau. L’offre électrique excède alors parfois la demande qui, elle, est beaucoup plus stable. Cela peut conduire aux fameux « prix négatifs » pour une brève période (notamment le temps que les alternateurs des maudites centrales nucléaires la transforment en énergie mécanique) puis une destruction des équipements branchés au réseau si l’excèdent de production perdure ou si les mécanismes de déconnexion ne sont pas activés (renvoyant alors l’énergie à l’envoyeur qui ne s’y attend pas). Et oui, rien ne se crée, rien ne se perd, tout de transforme : l’énergie injectée doit finir d’une manière ou d’une autre transformée en une autre énergie. Faute de moyens de stockage, la tension monte et cette énergie finira en jolies étincelles puis court-circuits puis incendies, destruction de machines tournantes…
- Mais pourquoi bigre ne pas stocker l’excédent de production ? Oubliez les batteries (beaucoup de trop chères), pensez sans trop vous y attarder aux moyens « modernes» de stockage cinétique (chers et au rendement très vite décroissant). Il reste le stockage sous forme d’énergie potentielle gravitationnelle. C’est quoi ce truc ? Cela consiste à utiliser l’énergie électrique pour monter une masse. Puis, quand on a besoin de remettre cette énergie sur le réseau, on descend intelligemment la masse, comme par exemple dans un… barrage hydroélectrique. Effectivement, le seul moyen collectif réaliste de stocker l’énergie électrique à l’échelle d’un pays est de faire « fonctionner les barrages à l’envers ». Mais voilà, l’Espagne a préféré supprimer des barrages [2] plutôt que de les rénover et adapter aux besoins des énergies intermittentes en plein essor.
Donc résumons :
- Il fait grand beau sur toutes les régions espagnoles jonchées de « fermes solaires », le vent complète le tableau et fait tourner les éoliennes [3]. La production en énergie intermittente frôle les 70% du besoin [3].
- La production (offre) dépasse la demande : les prix deviennent négatifs (les producteurs doivent payer les consommateurs pour évacuer l’énergie avant qu’elle devienne destructrice).
Et c’est alors qu’on passe au deuxième écueil : l’écueil financier…
Écueil financier :
- Imaginez : vous êtes producteur d’énergie intermittente (qu’on vous achète N fois plus chère que l’énergie des centrales nucléaires, hydrauliques et autres) et vous voyez que vous devez PAYER si vous restez branché au réseau. Que faites-vous ? Et bien oui, vous vous déconnectez du réseau, c’est logique,
- Mais rassurez-vous, le manque à gagner lié à cette déconnexion est… dédommagé (par vous, consommateur et/ou contribuable évidemment). Donc le producteur continue à gagner de l’argent, totalement artificiellement puisqu’il est compensé, non pas pour une perte liée à une catastrophe naturelle mais parce qu’il vend un produit (une énergie) dont personne ne veut ! Le Graal de tout commerçant : que le client veuille ou non de son produit, le commerçant est rémunéré.
Donc résumons :
- Les fermes solaires et éoliennes voient en temps réel le coût de l’énergie devenir négatif : s’il reste connecté, le producteur d’électricité perd de l’argent alors qu’il en gagne s’il se déconnecte,
- Donc, ils se déconnectent massivement !
- Et puisqu’ils représentent 70% de la demande à l’instant de leur déconnexion : patatras ! La consommation dépasse subitement 2 à 3 fois la production, la tension chute, les mécanismes de protection du réseau se déclenchent (entraînant les centrales nucléaires) et c’est le « blackout »
Vous trouverez une autre synthèse, très bien faite [4], et une explication très claire et bien plus complète que la présente synthèse dans l’entrevue de Jean Bergeal, ingénieur chez EDF [5].
On comprend donc la timidité (pour ne pas dire la forte tentation de censure) des autorités qui se retrouvent devant les conséquences de leur dogme délirant du tout « renouvelable ». Notez la réserve de RTE [3] qui explique qu’il est soumis au devoir de se taire et que les conclusions seront données dans… (au plus tard) 6 mois ! Alors que [5] démontre clairement par l’analyse des données [production instantanée et prix négatifs juste avant le blackout] ce qu’il s’est passé.
Sommes-nous condamnés à subir les conséquences des choix politiques purement idéologiques et financiers (pour les copains, au détriment des consommateurs) ?
Sans être expert, je fais un simple constat :
- Il y a une multitude de panneaux solaires (montés en série sur un onduleur de quelques kW = quelques 0.001 MW) et d’éoliennes (1 à 3 MW)
- On pourrait donc déconnecter progressivement l’une après l’autre (ce n’est pas comme déconnecter d’un seul coup une centrale nucléaire de 1000 MW !)
- Et sans même envisager la déconnexion, n’importe quel particulier qui possède des panneaux solaires sait que son onduleur peut gérer le « zéro injection » : l’onduleur suspend l'optimisation du point de fonctionnement des panneaux pour être au juste besoin. Pourquoi est-ce que ce qui est réalisable à l’échelle du particulier n’est pas mis en œuvre sur un système collectif qui produit 70% de l’énergie nationale ?
Mon humble avis :
Les causes du blackout sont bien connues mais ne collent pas à l’agenda dogmatique et financier du développement débridé des énergies intermittentes.
- Ces causes sont à la fois l’écueil technique bien connu de ces énergies mais aussi et surtout l’écueil financier qui incite les producteurs, des financiers, à couper leur production sans se soucier des conséquences (il est même payé pour cela) je ne comprends pas.
- Des solutions simples existent pour remédier à cet enchaînement totalement ou aisément prévisible : une gestion intelligente des différents points de production, par des déconnections locales et/ou une désoptimisation des points de fonctionnements des panneaux solaires. Mais pour cela, il faudrait revoir le mode de rémunération de ces financiers. Nul doute du sens dans lequel on ira, et qu’ils auront de nouvelles… compensations.

https://www.dgwgo.com/dumfries-galloway-news/golden-eagle-killed-by-wind-turbine-in-galloway/
Ce n’est que le début de la folie, Nicolas Meilhan, spécialiste de l’énergie [7] évoque aussi les raisons du « blackout » et rappelle l’agenda délirant des dogmatiques qui nous gouvernent et nous imposent (aux deux sens du terme).
Maintenant que vous avez compris que les barrages hydroélectriques sont un élément stratégique pour gérer les capricieuses énergies intermittentes, essayez de résister à ce test d’énervement :
- l’UE impose à EDF toujours davantage d’énergie intermittente ;
- l’UE veut que l’État français ne renouvelle plus les concessions de barrages à EDF mais à ses amis privés [8] ;
- EDF dépendra donc d’acteurs privés pour gérer les caprices des panneaux solaires et autres éoliennes dont elle se serait bien passée dans son parc.
addendum :

Nicolas Meilhan : "On a effacé ce midi 5 GW de solaire français pour pouvoir accueillir le surplus solaire allemand à l'heure du déjeuner. Mais nous payons bien cette électricité effacée comme si elle avait été produite à 200€ du MWh. Et la PPE3 prévoit un quadruplement du solaire installé #délire"
https://x.com/NicolasMeilhan/status/1933480463336714510
concrètement, cela veut dire :
- qu'on a une surcapacité délirante de production d'énergie solaire
- qu'on paie l'électricité allemande dont on n'a pas besoin
- et qu'on paie (dédommage) "nos" producteurs solaires et éoliens 4 fois le prix de revient de l'électricité d'origine nucléaire pour leur manque à gagner car ils doivent se déconnecter du réseau pour faire place à l'électricité allemande
- et que cette situation de pompe à fric gigantesque va être multipliée par 4 par le plan PEE3 de l'UERSS nos factures d'électricité feront minimum x2 sans compter les "aides" qui seront versées par nos impôts via l'état ou l'UERSS
Lien pour suivre en temps réel les exports/imports d'électricité et comprendre que les français sont les dindons plumés car nous n'avons PAS besoin des surplus de production de nos voisins, surplus induits par leurs choix délirants de maximiser les énergies intermittentes (solaire, éolien) https://www.rte-france.com/eco2mix/les-echanges-commerciaux-aux-frontieres
L'escrologie à l'état pur. Qui ne dit mot consent"
[1] https://www.usine-digitale.fr/article/black-out-en-espagne-la-piste-d-une-cyberattaque-contre-les-parcs-solaires-et-eoliens.N2231896
[2] : https://www.courrierinternational.com/article/le-chiffre-du-jour-l-espagne-demolit-des-barrages-pour-liberer-ses-cours-d-eau
[3] https://www.rte-france.com/actualites/foire-questions-black-out-28-avril-2025-sur-peninsule-iberique
[4] https://www.notre-planete.info/actualites/151-blackout-panne-electrique-Espagne-avril-2025
[5] https://www.youtube.com/watch?v=x3W1E0sYqBE&t=124s
[6] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/energies-renouvelables-l-union-europeenne-veut-accelerer-la-delivrance-de-permis-20250513
[7] https://www.youtube.com/live/ESct9Gncevg
[8] https://www.franceinfo.fr/environnement/energie/energies-renouvelables/reportage-on-n-a-rien-fait-car-on-ne-savait-pas-si-on-resterait-l-exploitant-les-barrages-hydrauliques-en-sursis-face-a-l-impasse-des-concessions_7225878.html